
Concept : Anne Teresa De Keersmaeker et Alain Franco
Chorégraphie : Anne Teresa De Keersmaeker
Musique : Bach, Webern, Schönberg
Piano : Alain Franco
Vocabulaire de danse en collaboration avec David Hernandez
Décors et lumières : Jan Joris Lamers
Costumes : Anne Catherine Kunz
Son : Alexandre Fostier
Directeur des répétitions : Muriel Hérault
Assistante à la direction artistique : Anne Van Aerschot
Dansé par et créé avec Bostjan Antoncic, Tale Dolven, Fumiyo Ikeda, Cynthia Loemij, Mark Lorimer, Moya Michael,Elizaveta Penkóva, Igor Shyshko, Sandy Williams
Sur les danseurs, un mot : j’aime mieux les hommes ce soir car étrangement pour cette chorégraphe qui m’a toujours semblé revendicatrice féministe (tiens, pourquoi je pense à cela ?), les danseurs me semblent plus intéressants. J’aime les 2 danseurs au « physique belge », dégingandés et si à l’aise, que leurs fausses maladresses sont superbes de « casual » et précision.
Le spectacle –
Quelle jubilation dans la danse sur Bach, quelle symbiose avec la musique toujours ! Schönberg devient évident, Webern nécessaire, et lorsque revient Bach, la danse s’apaise.
Plaisir de savoir que c’est précisément Anne Teresa de Keersmaeker qui peut faire une pièce sans aucune musique et que le spectateur se laisse envouter par le silence (sublime Song de la saison dernière), et que ce soir la musique règne sur la danse. La simplicité de ce qui se passe est merveilleuse : avons-nous intégré les gestes de la danse contemporaine au point que le spectacle devienne facile à voir ? Pourtant, il n’y aucune concession, aucune facilité. Si l’on devine que la chorégraphe laisse une part importante à ses danseurs (bien plus intéressants j’ai trouvé) et danseuses, on sent aussi que l’à peu près n’est pas son univers. La mécanique de Bach est celle de De Keersmaeker : sublime et mathématique.
Bonheur de voir une pièce où s’enchaînent des scènes de la vie et les solos, les couples, les groupes se succèdent. Cette chorégraphie en mûrissant passe d’une danse démonstrative à une danse tout aussi rigoureuse mais où le plaisir du geste improvisé pourrait avoir sa place. Bonheur de la voir évoluer.
Une question me vient sur l’importance du voir chez De Keersmaeker. Lorsqu’ils ne dansent pas, les interprètes deviennent spectateurs. Spectateurs attentifs, comme s’ils assistaient à un cours de danse. Je retrouve ce mélange extraordinaire chez De Keermaeker de « casual » et d’extrêmes concentration et précision. Est-ce le spectateur qu’elle désire ? Car sans ces danseurs-spectateurs le spectacle ne serait pas le même.
F*
Premier spectacle d’Anne Teresa De Keersmaeker cette année, Zeitung a été créé en 2008, sur les rapports entre danse et musique. En contrepoint de son spectacle de juin dernier, « Song », d’où la musique était complètement absente (à quelques minutes près), AT De Keersmaeker et A. Franco la rendent ici omniprésente et indissociable de la création. Durant 2 heures, les danseurs vont se soumettre à Bach, Schönberg et Webern (qui, ô surprise, se répondent merveilleusement bien) – ou au contraire, marquer leur indépendance vis-à-vis des thèmes musicaux. Tout à tour, avec/pour/sous la musique, ou sans/contre/au-delà. Cette harmonie, en positif comme en négatif, construit un spectacle superbe, admirablement servi par la troupe – avec, quand même, un petit reproche : concentrer un peu le propos aurait permis d’éviter quelques longueurs…
The R !
2 Commentaires
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Bonjour, je suis passionné de danse contemporaine et je trouve votre blog très intéressant . J ‘aimerai savoir selon vous, quelle part revient à la danse dans les spectacles de danse aujourd’hui ? Car il faut admettre qu’entre les spectacle de Découflé aussi théâtral que dansé ou par exemple ceux de Francois Verret ou l’interaction entre les arts est au rendez vous et peu même laisser la danse minime, le spectateur est un peu déboussolé quant à la place de la danse dans ses spectacles. N »hésitez pas à me faire savoir votre opinion.
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merci Lou pour votre question! je suis coupable de n’avoir pas suivi les commentaires sur mon blog alors que je trouve que c’est pourtant un des intérêts majeurs du blog !
je vous réponds bien tardivement et bien indirectement avec une pensée sur pourquoi j’aime la danse ! merci encore, F*
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