
Théâtre de la ville (Paris), création
Concept et mise en scène Alain Platel
Dramaturgie Hildegard De Vuyst
Assistante à la mise en scène Sara Vanderieck
Costumes Dorine Demuynck
Lumières Carlo Bourguignon
Son Sam Serruys
Dansé et créé par Elie Tass, Emile Josse, Hyo Seung Ye, Kaori Ito, Mathieu Desseigne Ravel, Mélanie Lomoff, Romeu Runa, Rosalba Torres Guerrero, Ross Mc Cormack
Alain Platel annule un projet d’opéra et construit Out of context. Les danseurs sont brillants et Platel sait les faire s’exprimer. Alors des fulgurances ont lieux. Des scènes si justes si drôles et aussi si tragiques occupent la scène. La musique d’opéra mêlée de cris de bêtes est superbe. Au démarrage, une scène où les danseurs se jaugent et se reniflent : superbe, distant et profond, du Platel ! Ils se déshabillent puis enveloppent leurs corps magnifiques de danseurs dans des plaids rouges, ils sont de fragiles humains. Ambiguïtés des nudités, comme la musique encore une fois merveilleux mélange dont on ne sait s’il faut rire ou s’offusquer – provocation par le rire chez quelqu’un qui voit ce qui est grave. Merci pour tout cela.
L’hommage à Pina Bausch : au milieu du spectacle un homme se lève avec un sachet en plastique, va jusqu’à la scène, y monte et sort une robe blanche du sachet (bruit odieux du sachet plastique froissé) ; il va au micro et chante ‘My way‘ après s’être revêtu de la robe blanche à fines bretelles ; autour de lui les danseurs sont au sol, des expressions débiles sur leurs visages.
Mais la scène où les danseurs dansent comme en boite de nuit et chacun tour à tour au micro chante une chanson disco s’étirent. Les spectateurs rient, mais la scène n’est pas drôle. Ou plutôt drôle et tragique aussi. J’en veux ce soir aux spectateurs et un autre soir j’aurais ris aussi sans doute. Pourtant, ce que j’aime chez Platel c’est sa prise de distance et c’est le sérieux voire le tragique qui peut se cacher derrière le grotesque et hors contexte ne me semble pas fin. Ce soir, je trouve faible son expression. Je repense aux pièces précédentes ou je fus si touché. Je ne suis pas d’humeur disponible et cela explique mon hermétisme sans doute.
Dommage.
F*
3 Commentaires
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la robe blanche de l’hommage était celle de Pina Bausch dans « café muller »…Les paumes des mains tendues au devant du corps, l’une des photos célèbres de Pina Bausch dans cette même pièce… et le « chanteur » … belle coïncidence : ancien danseur du tanztheater, il était de passage à Paris!
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Je ne sais pas pourquoi exactement mais cette création d’Alain Platel m’a beaucoup moins convaincu que les précédentes. Je trouve qu’il y avait beaucoup de redites par rapport à ses anciennes créations…mais je me trompe peut-être. Télérama avait adoré le spectacle.
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Je suis allé voir « Les rêves dansants, sur les pas de Pina Bausch » à Avignon.
Incroyable film. j’ai pleuré.
(vous devriez écrire un article sur ce film)J’ai entendu dire qu’on peut rencontrer Alain Platel, le 23 juillet,à l’occasion d’une projection du film. si ça intéresse certain.
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