En atendant, Anne Teresa De Keersmaeker, janvier 2011

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En atendant est un ballet de danse contemporaine de la chorégraphe belge Anne Teresa De Keersmaeker, écrit en 2010 pour la compagnie Rosas. La création mondiale a eu lieu le 9 juillet 2010 lors du Festival d’Avignon.

Voici ce qu’en dis Wikipedia :

En atendant (le titre utilise l’orthographe avec un seul t de l’ancien français) est une pièce pour neuf danseurs créée par Anne Teresa De Keersmaeker pour le Festival d’Avignon 2010 à la demande de Vincent Baudriller qui en commandite l’écriture. Troisième présentation d’un ballet de la chorégraphe au Festival d’Avignon après Rosas danst Rosas en 1983 et Mozart/Concert Aria’s en 1992, En atendant a été présenté en création mondiale le 9 juillet 2010 au Cloître des Célestins[1]. Pour cette création 2010, De Keersmaeker a fait le choix d’un retour à une musique ancienne – après une précédente pièce The Song quasi-silencieuse – l’Ars subtilior du XIVe siècle qu’elle a découvert à cette occasion[2] et qui est caractéristique en partie du sud de la France de cette époque[1] et donc d’Avignon. Le titre de l’œuvre est une référence à une ballade du poète médiéval occitan Philippo di Caserta.

L’écriture de En atendant s’est, comme très fréquemment avec la chorégraphe flamande, bâtie autour de cette structure musicale qu’elle considère « hyper-sophistiquée, très mathématique, complexe, philosophique, presque abstraite » et qu’elle décide de faire interpréter par deux flûtistes (flûte ancienne et moderne), une vielle, et une chanteuse. Elle déclare à ce propos :

« Je n’ai jamais été plus proche de la musique qu’avec En atendant[3]. »

En atendant est en effet marqué par le retour de la chorégraphe au « rapport fusionnel » entre le corps et la musique[2] qui a constitué la base et la signature de son travail chorégraphique depuis 1980. Par ailleurs, la pièce lors de sa création à Avignon était marquée par un jeu précis de lumières naturelles avec le soleil couchant du crépuscule et la luminosité déclinante ; un second volet serait prévu pour l’été prochain, toujours dans le cloître, avec cette fois-ci des représentations données à l’aube jouant avec le soleil levant[4].

Par ailleurs, De Keersmaeker assume un certain parallèle intellectuel entre les évènements qui ont marqué le XIVe siècleGuerre de Cent Ans, Grand Schisme d’Occident ayant conduit l’installation des papes en Avignon, épidémies de peste noire – et la période contemporaine qui a abouti à l’écriture de cette pièce sur cette musique[2] : « L’ars subtilior est la musique d’un temps de calamités. Il sied parfaitement à celles d’aujourd’hui[4] ».

Présentation générale

En atendant débute par l’arrivée seul sur scène d’un flûtiste qui durant environ 10 minutes réalisera une montée chromatique progressive et absolument continue par la technique de respiration circulaire faisant entendre d’une à trois voix musicales. Suit l’entrée de la chanteuse qui interprète a capella l’œuvre titre de la pièce et annonce l’arrivée des huit danseurs dans la lumière déclinante de la salle, éclairés par un série de lumières blanches depuis le devant de la scène. Alignés côté jardin, les danseurs entament leur déplacement côté cour et inversement qui marqueront l’espace chorégraphique du spectacle délimité sur toute la largeur du front de scène par un bourrelet de terre brune qui sera rapidement dispersée par un danseur sur la scène, rappelant les conditions de la première sur la terre battue du cloître des Célestins. Les mouvements chorégraphiques complexes donnés dans leur majorité en silence sont ponctuellement soulignés ou entrecoupés par les musiciens. À l’approche de la fin du spectacle, les lumières sur scènes déclinent insensiblement pour finir dans la quasi-obscurité laissant deviner le corps nu (une première pour la chorégraphe) d’un danseur

Quelques notes personnelles avant d’écrire plus longuement.
les scènes de groupe sont de toute beauté. Je trouve que de Keersmaeker évolue vers plus de beauté ; The Song superbe, 3 Abschield une recherche sur la complicité avec la musique en train de se faire, avec la corporalité des musiciens, et ce soir, une pièce formellement classique, formellement superbe et subtile comme la musique de l’Ars Subtilior.
La musique est si proche de ce qui me plait ; quel plaisir de se sentir proche de ces gens qui l’écoutaient il y a 600 ans !

PS Quelle référence en disque pour écouter cette musique – ars subtilior ?

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