Une conviction partagée
Une belle rencontre. Fête de la danse, à Bercy Village (organisée par Valérie Gros-Dubois), Gaëlle présentait ses services d’accompagnement aux compagnies (coach d’artistes, sophrologue) tandis que j’animais les échanges entre les artistes et les promeneurs du dimanche. Entre elle et moi, la compréhension fut immédiate : toutes deux nous cherchons de nouvelles voies pour aider les artistes.
La recherche de producteurs (qui donnent les sous : théâtres, institutions publiques, collectivités, mécènes) et de diffuseurs (salles qui programment les spectacles) est au centre de la vie des compagnies artistiques. La création serait même le moyen de trouver de l’argent, dénoncent certains.
Cessons de rendre tabou tout ce qui pourrait contribuer à optimiser la recherche de subventions ! Là-dessus Gaëlle et moi nous retrouvons immédiatement. Créer un spectacle, c’est admirable, mais convaincre les professionnels de faire du chemin ensemble, c’est indispensable. Avant d’être une compagnie florissante, l’artiste commence par tout faire : chercher des subventions, créer un spectacle, le vendre aux théâtres, administrer, gérer, communiquer. Dès qu’il en a les moyens, après avoir reçu l’aide généreuse des proches, un stagiaire, un administrateur, un chargé de production, un attaché presse…et surtout le mouton à 5 pattes. Tout cela, Gaëlle Piton en témoigne très bien aujourd’hui pour l’avoir vécu.
Le mouton à 5 pattes
Dès la fin de ses études littéraires (avec un mémoire de DEA sur les portraits littéraires de danseurs à la Belle Epoque), elle a plongé dans la vie des compagnies. Une immersion en eaux profondes, où l’apnée s’est avérée dangereuse en même temps que grisante. Les tournées sont un bon exemple : vous vivez en fusion avec le créateur et les artistes mais c’est aussi le stress, l’angoisse, le déracinement, jusqu’à la psychose. Créer de la distance entre les personnes pourrait être bénéfique, voire indispensable.
Elle commence comme chargée de communication en 2004 pour une chorégraphe flamenco, puis devient l’administratrice de la compagnie de Pedro Pauwels et gère des tournées internationales. Elle complète son expérience auprès de la compagnie L’Yeuse. Le boulot d’une chargée de diffusion, c’est en principe faire venir les programmateurs, mais c’est aussi faire les budgets, la production, la comptabilité etc. Ce qu’elle préfère, c’est la diffusion pour les relations humaines qu’elle aime construire. Alors, elle se spécialise pour le compte de plusieurs compagnies (Cie les alentours rêveurs/Serge Ambert, Cie du Sillage/Jacques Fargearel, Cie Norma Claire, Cie Cécile Loyer, par exemple), puis pour le festival June Events et ses artistes associés à l’Atelier de Paris-Carolyn Carlson. Et toujours cette question qu’elle tourne et retourne dans sa tête : comment ne pas être piégée par le stress des autres ? Comment faire la part des choses ? Comment aider les équipes artistiques de manière pérenne en préservant la relation humaine ?
Hors-champs
Parallèlement à cela, Gaëlle Piton retourne à ses premiers amours: l’écriture. Elle écrit pour la Fédération Française de Danse et le Magazine Juste Debout et anime ensuite son emission radio “Des Fourmis dans les jambes”, un direct sur la danse. Et elle découvre la sophrologie par besoin personnel d’abord, avant de se projeter dans un projet d’accompagnement des artistes. Elle se forme, se spécialise pour l’accompagnement de sportifs, d’artistes et d’enfants. Elle reçoit le certificat de l’Académie de sophrologie de Paris en 2012, suivi d’un DESU en coaching à l’Université de Paris en 2013.
La sophrologie est une technique simple car reproductible dans la vie, seul, au quotidien. Elle est basée sur la respiration, le relâchement musculaire et la visualisation.
Le coaching permet de chercher les réponses chez le coaché et de trouver avec celui-ci comment les mettre en action.
Pour convaincre les danseurs, elle sait le chemin difficile. Pour les avoir approchés de près, elle est consciente des limites à son développement :
- il existe une croyance sociale très forte : les danseurs maîtrisent leur corps;
- il y’a peu d’espaces pour déposer la parole;
- les artistes sont toujours dans l’action, a fortiori ils ne s’autorisent pas ou peu le temps de la réflexion;
- la personnalité des danseurs serait des plus complexes du fait des enjeux liés à leur corps au centre de leur vie professionnelle et privée.
Gaëlle Piton est intimement convaincue que les artistes et les membres actifs de leur compagnie ont un besoin latent d’accompagnement. Mais parler de coaching dans le milieu du spectacle vivant n’est pas toujours facile : soit il est associé au coaching vocal ou sportif, soit il est tabou car il présuppose une remise en question. Dans la pratique du hip hop et de la comédie musicale, le coaching commence à se généraliser mais il est mal vu dans le milieu de la danse contemporaine.
Le coaching dans la pratique de Gaëlle Piton
Voici quelques exemples de réalisations :
- Pour l’école Juste Debout (hip hop), Gaëlle accompagne les danseurs de 3ème année sur leur posture de danseur.
- Pour Liaisons Art Bourgogne (pôle ressources pour le spectacle vivant), en 2014 (focus danse), Gaëlle a accompagné 9 compagnies chorégraphiques sur leur présentation de travail à la fois sur plateau et à l’oral. Un Focus Cirque a suivi en 2015, avec une deuxième édition le 7 avril 2016. Gaëlle y accompagne des circassiens à la présentation orale de leur projet artistique.
- Dans le cadre de la Biennale de danse de Lorraine en octobre 2015, elle a proposé l’approche spécifique du coaching au cours de RDV individuels adaptés à la problématique de chaque artiste.
Les propositions de Gaëlle Piton aux chorégraphes et danseurs en particulier sont :
- la prise de parole
- la posture des danseurs
- l’équilibre vie professionnelle/personnelle
- la gestion du temps
- la reconversion professionnelle
- la gestion du stress etc.
Mon expérience du coaching avec Gaëlle Piton
La méthode consiste à poser cadre et objectifs en fonction du coaché. Gaëlle tend un miroir en renvoyant la parole pour une prise de conscience par l’intéressé lui-même. Cette méthode, je l’ai éprouvée. J’avais demandé à Gaëlle de m’aider à préparer une prestation orale en quelques semaines. Elle n’avait rien à m’apporter sur le contenu. Nous avons travaillé sur le contexte et l’environnement. En trois séances, en m’appuyant sur mon expérience et sur mon ressenti, elle m’a fait prendre conscience, des conditions nécessaires pour faire la meilleure présentation dont j’étais capable. J’ai identifié avec elle mes leviers d’action, que j’ai actionnés en amont du jour de présentation, le jour même, dans les minutes qui précèdent et pendant ma prestation. Grâce à son accompagnement, j’ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour donner le meilleur de moi-même à l’instant t. Le plus intéressant, c’est l’effet direct que cela a produit sur l’auditoire. Et le plus beau, c’est la satisfaction et le plaisir vécus dans cette nouvelle expérience, en pleine conscience.
Vous êtes artiste, vous travaillez en compagnie, ou comme moi un simple particulier, vous sentez qu’un regard extérieur bienveillant pourrait vous aider à surmonter une difficulté ou à préparer un événement avec un enjeu important, Gaëlle est peut-être la bonne personne. Appelez-la pour une première prise de contact !
Catherine Zavodska, 31 mars 2016
Prochainement : un article sur La Fabrique de la danse avec une interview de Christine Bastin, chorégraphe et marraine de cet autre magnifique projet de soutien aux professionnels de la danse.
Pour joindre Gaëlle Piton, écrire à gaelle.sophrocoach@gmail.com ou lui téléphoner au 06 83 18 94 29
Site web : http://www.gaellesophrocoach.com/
Facebook : https://www.facebook.com/sophrologiecoachingParis/#
Twitter : https://twitter.com/gaellepiton
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