Virtuosité, humour et scéno. impeccable
Dance’N Speak Easy, création Hip Hop promise à un grand succès populaire, entame sa tournée. Le savoir-faire virtuose des Wanted Posse (bientôt 25 ans, triple Champion du monde de breakdance), allié à une bonne dose d’humour et une scénographie impeccable, rien n’est laissé au hasard, jusqu’au choix du metteur en scène Philippe Lafeuille qui enchaîne après l’accueil délirant de Tutu.
Connus pour avoir été les premiers à réaliser des compositions Hip Hop, les Wanted Posse ont présenté leur septième création à La Place les 28 et 29 novembre 2017, après la première à l’Espace Michel Simon à Noisy-le-Grand. La pièce plaira à tous, petits et grands, j’en suis ressortie très joyeuse avec l’envie d’en parler largement. J’ai donc interviewé le chorégraphe, Hagson (aka Njagui HAGBE). Vous êtes à Avignon en juillet 2018 ? Allez-y en famille et avec des amis. C’est à 11h pour commencer une journée de festival de bonne humeur. Amusez-vous !
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Hagson, d’où est venu l’idée de faire du speakeasy un spectacle ?
Fin 2013, nous, les Wanted Posse, avions été sélectionnés en finale à l’émission La France a un incroyable talent sur M6 avec le show Prohibition créé pour l’occasion et pour se faire connaître du grand public deux jours avant de fêter nos 20 ans à La Villette. Tout le monde avait apprécié, j’avais été contacté immédiatement après par des théâtres pour savoir si le spectacle existait en version longue. En 2017, nous avions envie de lancer une nouvelle création et l’idée de partir de ce show, Prohibition, s’est imposée d’elle-même.
Quels sont les liens entre votre danse et le speakeasy ?
Dance N’ Speak Easy est un projet de création chorégraphique théâtralisée, vus à travers l’oeil des années de la Prohibition. Cette création est une nouveauté pour nous car nous allons au delà de ce que nous avons toujours fait, la danse Hip Hop. Nous intégrons des situations de jeu burlesque associé à la danse. Nous voulons faire évoluer notre danse, aller beaucoup plus loin que tout ce que nous avons déjà fait.
Aujourd’hui, les danses Hip Hop, comme la House dance, s’inspirent et reprennent bon nombre de pas de danse comme le Charleston, le Jitterbug ou encore le Lindy Hop, emblématiques de cette époque. Nous allons revisiter et réadapter ces danses en les transposant aux danses d’aujourd’hui.
Nous avons voulu également faire un vrai travail sur les costumes, avec des personnages bien marqués, comme dans les films.
Sur fond de mafia, d’alcool et de rivalités, six hommes et une femme interprètent une galerie de portraits :
- Le Latino, issu des gangs de L. A. et de la mafia italienne : Martin THAI, aka MARTSON
- le Mac cool aux influences afro punk : Mamé DIARRA aka MAMSON
- le buveur de whisky, figure des premiers migrants irlandais : Arthur GRANDJEAN aka ARTSON
- l’homme de main du parrain en mode Gatsby : Marcel NDJENG aka MARSON
- le tueur à gage évocation de Shaft, le mafieux African Dandy : Claude MESSI-FOUDA aka MOYSON
- le mafieux African Dandy : Ibrahim NJOYA aka JOYSON
- et la Pin-up, très féminine, sexy, forte, rebelle, la femme unique : Jessie PEROT
Comment s’est faite la connexion entre les Wanted Posse et Philippe Lafeuille pour la mise en scène ?
Il y’a 3 ans, j’ai vu le spectacle Tutu de Philippe Lafeuille à Bobino et le travail nous a vraiment plu. Pour cette création, nous l’avons invité à faire la mise en scène. Il a tout de suite répondu présent.
J’ai été emballé par le travail d’interprétation qu’il a réalisé avec ses danseurs. Il a réussi à les emmener loin dans le jeu scénique, au-delà des performances dansées.
Qu’est-ce que Philippe Lafeuille, le chorégraphe de Tutu, vous a apporté ?
Philippe Lafeuille est plus habitué au grand public que nous. Il nous a beaucoup apporté dans le jeu théâtral, dans l’interprétation. Il nous disait par exemple de ne pas hésiter à être marrant. Aussi il a emboîté les parties chorégraphiques. Il a enfilé les perles. Moi, je me concentrais sur la chorégraphie, les danseurs sur la danse, l’exécution.
Il a fait travailler les danseurs sur l’expression théâtrale. Il a poussé les danseurs dans leurs retranchements, en forçant les traits de leurs personnages. Le jeu scénique, l’interprétation, c’était un objectif que nous nous étions fixé. Les danseurs ne sont pas des acteurs ; mais Philippe nous a aidé et permis d’aller sur cette voie.
Musique électro, James Brown, Miles Davis…comment s‘est fait le choix des musiques ?
D’abord, nous changeons beaucoup de musique pendant la création. La musique nous sert à improviser, à inventer des pas et à créer la chorégraphie. Philippe Lafeuille nous a proposé plusieurs morceaux en remplacement de ceux qui nous avaient aidé à improviser. Par exemple, pour la partie des tremblements, il a choisi Miles Davis alors que nous l’avions créée sur un autre morceau.
Les choix de certaines musiques sont différents clins d’œil à des époques qui nous ont marquées :
- le jazz avec Miles Davis, en rappel aux concerts de jazz qui se jouaient dans les speakeasies,
- la soul-funk avec James Brown, grand musicien qui nous a inspiré dans nos styles hip hop.
Les références aux cartoons avec Betty Boop et Jessica Rabbit, pour le côté pin-up dans les bars (clandestins).
C’est une revisite des années 20’ – 30’, nous avons donc choisi des musiques d’époques différentes afin de les mixer, les assembler pour créer une ambiance musicale propre à « notre » prohibition.
Et pour la scénographie, quelle a été l’intervention de Philippe Lafeuille ?
Au début, le décor c’était un bar. Philippe Lafeuille a trouvé cela premier degré et a proposé l’idée des bouteilles. Nous avons cherché, Juliette (Franz) nous a montré des photos de lustres etc. jusqu’à ce que je commence à visualiser. Dominique Mabilleau, qui travaille avec Philippe Lafeuille depuis plus de 10 ans, a réussi à tout mettre en place, à faire la scénographie et les lumières.
La scénographie pensée au début était très premier degré, avec la reproduction d’un bar 20’ – 30’. En voyant le duo des breakeurs Martin Thai et Arthur Grandjean, sur le rapport entre la danse et l’alcool, un jeu dansé avec des bouteilles en verre, Philippe Lafeuille nous a proposé de pousser l’idée de la bouteille en verre, symbole de l’époque de la Prohibition, et du bar clandestin. Il a proposé d’imaginer une scénographie tout en bouteilles.
Nous avons donc réfléchi et travaillé sur des idées de murs, plafonds constitués de bouteilles en verre. Puis, l’idée du lustre, qui rappelle également le bar, a été retenue. Dominique Mabileau a conçu la scénographie à partir de cette idée. C’est elle qui a également crée les lumières du spectacle ; elle a donc pu concevoir un lustre qui jouait avec les effets de lumières.
Quelles étaient les grandes étapes de création de Dance N’Speak Easy ?
Le premier départ, c’était le show Prohibitionà Incroyable Talent en novembre 2013. Puis nous avions réussi à créer 25 minutes pour commencer mais nous avions du mal à trouver des partenaires. En 2017, nous voulons relancer ce projet. La première résidence de 10 jours à La Rochelle en juin 2017, au Centre chorégraphique national dirigé par Kader Attou, était le premier temps fort pendant lequel nous avons créé le premier duo Arthur-Martin, présenté avec succès en sortie de résidence. Depuis septembre, nous avons passé 10 jours en résidence à la Scène nationale de Chateauvallon. Nous avons eu aussi deux temps de travail à La Place, notamment pour la création lumières, et quelques jours encore à l’Espace Michel Simon de Noisy-Le-Grand. Nous avons donné 3 dates, la première à Noisy et deux représentations à La Place.
Catherine Zavodska
Interview de Hagson après la représentation de sa nouvelle création Dance’N Speak Easy à La Place, premier centre culturel Hip Hop à Paris, 30 novembre 2017
Prendre vos billets pour Dance N’ Speak Easy
Prochaines dates : du 6 au 29 juillet 2018 à 11h au Collège de la Salle, Avignon (réservation en ligne ou par téléphone au 04 90 83 28 17)
Image à la une © Dumam
Consulter le site officiel des Wanted Posse
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