Meg Stuart, Alibi, Damaged Goods

ALIBI Meg Stuart / Damaged Goods
A reality that has become a spectacle…

Le nom de la compagnie de Meg Stuart dit beaucoup : biens endommagés. De quels biens parle-t-elle ? Et quel malheur est-il arrivé ? Dans ses spectacles, il s’agit souvent des relations entre les êtres, de sociétés défaillantes ou vacillantes au moins. Le premier spectacle auquel j’avais pu assisté était une orchestration d’improvisations qui mêlait danseurs, musiciens, acteurs, plasticiens – avec des fulgurances (je me souviens de sauts au-dessus d’un trou imaginaire sur la scène) ; j’avais adoré cette incertitude. Que se passe-t-il sur scène ? Que va-t-il se passer maintenant ? Les danseurs vont-ils survivre ? Ce soir là, un acteur scotche littéralement un spectateur ( ?) à son fauteuil au premier rang. Il faut dire que beaucoup de spectateurs sortent, ne supportant sans doute pas cette souffrance sur scène (?).

Je me souviens aussi de Meg Stuart avec ce mouvement de danse où la danseuse dans un ballet de bras très rapide se recoiffe (c’est comme cela que je me souviens de l’avoir perçu). Un mouvement à la fois angoissé et qui défoule. Un mouvement tourné vers soi, comme si un démon voulait sortir de la tête du danseur. Je me souviens de l’avoir vu chez une autre chorégraphe et d’avoir immédiatement eu souvenir de Meg Stuart. C’est la beauté de la danse sans doute – un mouvement évoque immédiatement un artiste. Comme dans la vie courante, il arrive aussi que malgré les codes de la société un mouvement nous évoque immédiatement une personne.

Damaged Goods pour dire que nous sommes des biens endommagés ? C’est certainement la meilleure synthèse des spectacles de Meg Stuart : ressentir que nous sommes des biens endommagés… et vivants !

F*

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