
musique originale Fabrizio Cassol d’après La Passion selon saint Matthieu de J. S. Bach
dramaturgie Hildegard De Vuyst
dramaturgie musicale Kaat Dewindt
scénographie Peter De Blieck
costumes Claudine Grinwis Plaat Stultjes
lumières Carlo Bourguignon
assistant lumières Kurt Lefevre
son Caroline Wagner, Michel Andina
dansé et créé par Elie Tass, Emile Josse, Hyo Seung Ye, Juliana Neves, Lisi Estaràs, Louis-Clément Da Costa, Mathieu Desseigne Ravel, Quan Bui Ngoc, Romeu Runa, Rosalba Torres Guerrero
chanté par Claron Mc Fadden ou Laura Claycomb ou Melissa Givens, Cristina Zavalloni ou Maribeth Diggle ou Monica Brett-Crowther, Serge Kakudji,Magic Malik
musique interprétée par Aka Moon, Fabrizio Cassol, Michel Hatzigeorgiou, Stéphane Galland, Airelle Besson ou Sanne Van Hek, Krassimir Sterev ou Philippe Thuriot, Michael Moser ou Lode Vercampt, Tcha Limberger ou Alexandre Cavalière
Octobre 2009, Théâtre de la ville (Paris).
J’aime lorsque la danse belge est dégingandée, lorsque la danse se déroule l’air de rien, en passant, sans effort, sans vouloir, dans des gestes de relâchement autant que de volonté.
Enfin, ce spectacle d’Alain Platel n’est pas dans le relâchement. Du tout. Il s’agit de Bach et de Passion, de pitié et de piéta. Dans la danse belge actuelle, la religion est finalement très ancrée dans le quotidien : par moment, les danseurs ressemblent à des joueurs de foot, avec un confessionnal le long des gradins, sous la musique d’un orchestre religieux qui pourrait déraper mais ne le fait pas et respecte la partition. Parfois les danseurs forment des tableaux que l’on devine être des reproductions de peintures religieuses. Alors le beau domine.
Un contre-ténor porte un teeshirt de Jésus – costume parfaitement juste car cette tessiture est d’essence divine, et comme il est noir (congolais dit le programme) l’aspect religieux rayonnant en est curieusement augmenté (?). Le sujet doit être sérieux mais on sent l’humour proche. La vie spirituelle et la vie tout court sont affaires sérieuses, le beau est important, mais faut-il prendre cela au sérieux ? De quoi faut-il se confesser ? Que disent les danseurs ? Le mot ‘love’ ressort dans ma mémoire (j’ai vu ce spectacle en octobre et j’écris en juillet). Encore une fois, est-ce vraiment sérieux ? Le tableau formé par les danseurs est une piéta magnifique. Est-ce important ? Oui. Sérieux ? Oui. Mais il faut pouvoir en rire. Les costumes éclatent de couleur, il s’agit de tee-shirts ordinaires.
Beau, tragique, spirituel comme la vie. Pitié. Que l’on puisse admirer, et aussi en rire. Que la danse reste risible. Que la vie reste risible.
F*
Voici un extrait vidéo, pris lors du festival de Lyon.
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