Petits morceaux de réel de Sébastien Lefrançois, ma vie professionnelle dévoilée

Premier spectacle Hip-hop pour moi ! (premier spectacle à Suresnes aussi).
Double découverte et plaisir double : d’abord, la salle est belle et l’ambiance chaleureuse (en fait les gens sont venus de Paris par un grand bus commun, navette du théâtre, çà doit jouer sur l’ambiance).

Surtout le spectacle est bon et rafraichissant.

Le sujet n’est pas facile : le monde du travail, et celui de l’usine en particulier.

Sébastien Lefrançois en fait une oeuvre que je dirais bien faite, bien cohérente et bien finie, ce qui est finalement assez rare dans le spectacle vivant.

D’abord drôle, avec une scène de vestiaires ou hommes et femmes s’habillent dans leurs cabines respectives. Puis belle et tendre avec une jolie scène où le peintre en bâtiment muni de son rouleau, repeind sensuellement une collègue. C’est une scène de mime et de danse. C’est réussi.
(photo Dan Aucante)

Le spectacle se fait ensuite plus sérieux voir dur, par exemple lorque des employés s’éjectent les uns les autres, et tentent chacun de défendre leur place en virant leur collègue -disons que c’est ainsi que j’ai vu la scène.

La musique de Lih Qun Wong est en symbiose, musique de cirque, musique moderne, musique à sa place.

Le hip-hop qui ne m’avait jamais attiré me parait ici une danse adaptée au propos : sacadements dus au travail, violence du milieu professionel (personnellement je pense aux cadres de la Défense, qui sont les ouvriers ‘exploités’ d’aujourd’hui), souffrances et répétitions des gestes et habitudes de travail. Et aussi, moments de libérations du corps. Pendant le spectacle, je retrouve des moments de ma vie professionnelle !

Le clown me plait beaucoup aussi. Comme toujours, c’est ce qui est le plus triste et le plus dur, et on aujourd’hui je ris et grince aussi des dents.

Un spectacle joli, drôle, bien fait : j’ai aimé, et j’en redemande !

Critique F*