Portrait d’Amélie Bertrand, qui danse avec sa plume

Amélie Bertrand, journaliste et fondatrice du site Danses avec la plume.com, a un rôle-modèle pour tous ceux qui vivent leur passion dans le partage et qui font du web un outil formidable de transmission de la culture de la danse.

De l’enfance en musique à l’adoledanse

Amélie Bertrand naît dans un bain musical. Fille de parents mélomanes, elle fait ses classes à mi-temps musique où elle pratique le piano et le chant dans la Maîtrise de Paris du Conservatoire à rayonnement régional (CRR) de Paris. Ces années CHAM* sont déterminantes :  elle expérimente la scène, côtoie de grands artistes en coulisses et se lie avec les élèves de CHAM danse.  

L’amitié est source de découvertes. Ses amies danseuses lui font lire Les Enfants du Jeudi de Rumer Godden et Le Sang des Étoiles de Anne-Marie Pol, livres que grignotent tous les petits rats.

Degas – Le foyer de danse

Ses parents partagent leur passion de l’opéra en l’emmenant avec eux au Palais Garnier. Premier souvenir ? Une soirée Roland Petit jusqu’au coup de foudre pour la Belle au Bois Dormant de Rudolf Noureev avec les danseurs Elisabeth Maurin et Nicolas Le Riche. Amélie veut danser. À 13 ans, déterminée, elle pousse ses parents à ajouter des cours de danse dans son emploi du temps déjà chargé. Elle n’a pas cessé de tenir la barre depuis. Les amies danseuses, les professeurs de danse, les ballets la tiennent en équilibre.

Des pointes à la plume

Adolescente, Amélie sait déjà qu’elle tracera son sillon dans la culture. Ce sera journaliste.

Étudiante, elle voit tous les ballets grâce au pass Jeunes de l’Opéra de Paris, deux fois plutôt qu’une. Elle aime autant découvrir de nouveaux chorégraphes que de comparer les différentes versions d’un même ballet. Sa culture chorégraphique s’enrichit et s’approfondit. 

Son jugement s’affûte.

Souvenez-vous, au début des années 2000, les forums internet fleurissent comme Dansomanie. Ce sont les nouveaux lieux d’échanges, avant les réseaux sociaux. Amélie participe pleinement à cet essor, elle en nourrit plusieurs de ses avis. Certaines relations virtuelles se transforment en rencontres entre passionnés à la sortie de l’Opéra.

En 2004, Amélie commence un blog sur sa vie culturelle. Pour équilibrer l’apprentissage très normé du journalisme en école, elle se crée un espace de liberté sur la toile, liberté sur le fond et la forme.

Son désir d’être en coulisses se transforme en envie de partager sa culture et ses avis. Puis par un mouvement centrifuge, Amélie Bertrand  veut donner à ses lecteurs l’envie de partager leur avis à leur tour.

Une belle plume fait le bel oiseau

Le blog culturel devient par la force du destin un blog de danse. En 2009, Amélie officialise la naissance de Danses avec la plume.com. Quatre ans plus tard, c’est devenu un blog de référence.

Journaliste-pigiste pour le canal web de grands média (Europe 1, M6), Amélie se forme sur le terrain. Mais elle rêve de vivre de sa passion et de sa culture chorégraphique. En 2013, elle convertit son blog en site à part entière.  Elle s’enorgueillit de 50 000 visites par mois avec une communauté de fidèles.

Aujourd’hui, Danses avec la Plume allie le sérieux et la richesse d’un magazine avec le plaisir de lire une amie. C’est un webzine, soit un magazine au format web avec un contenu riche et varié, avec des textes courts ou longs, des images et des vidéos. Les liens hypertextes font la force du webzine. Vous y trouverez  actualités, interviews, revue de presse, la distribution des ballets, informations sur les prix et concours, un agenda commenté des spectacles etc.

Amélie Bertrand a fait sienne la citation de Friedrich Nietzsche :

« Danses avec les pieds, avec les idées, avec les mots, et dois-je aussi ajouter que l’on doit être capable de danser avec la plume ? »

Auteur : Catherine Zavodska, DanseAujourdhui.fr

Lire dans la même veine le portrait d’Estelle Pinchenzon d’Onydanse.

* CHAM= classe à horaires aménagés où  les enfants reçoivent un enseignement riche et varié, pratique et théorique, sur la musique ou la danse. Le CRR de Paris se distingue par la mise en place d’un vrai mi-temps chaque jour de la semaine.

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