Souls d’Olivier Dubois

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 Souls d’Olivier Dubois © Antoine Tempé

Après les fortes émotions vécues avec Tragédie, la création d’Olivier Dubois pour Avignon 2012, j’étais fébrile en me rendant au Tarmac pour découvrir sa toute dernière création, Souls. J’avais lu la critique un peu molle de Rosita Boisseau après la Première en Egypte mais une citation d’un des danseurs avait retenu toute mon attention. Il y disait qu’il venait reprendre sur scène ce qui lui appartenait. J’adore ce côté psy.

Tous les éléments étaient réunis pour m’empêcher de m’y rendre ce soir-là : enfants capricieux, mari en retard, vendredi de janvier pluvieux, colis suspect à Nation (45 minutes passées dans un tunnel du RER avec des cadres sup. hystériques)…je me concentre, je fonce, je cours sous la pluie, ouff j’y suis, j’arrive moins d’une minute avant l’heure.

Coincée entre mes attentes d’un niveau trop élevé et les conditions de mon arrivée dans une petite salle bondée, surchauffée, après une longue file d’attente pour être assise sur un banc sans confort…j’ai ressenti une grande déception à découvrir ce nouveau spectacle, Souls.
Je reconnais humblement être passée à côté. La musique de François Cafenne, elle, m’a de nouveau plu. Certains spectateurs ont trouvé au contraire la première partie musicale insupportable. Il est vrai que le boucan des hélicoptères peut être fatiguant. Moi, j’avoue avoir bien aimé cette ambiance de tarmac, que j’ai associée aux bruits de guerre, dont certaines zones de l’Afrique semblent souffrir sans cesse.
Le décor, un carré de sable, est sobre et évocateur de cette Terre lointaine. J’en apprécie moins les projections qui dans cette représentation m’ont paru esthétisantes. Je ne peux m’empêcher de penser au Sacre du Printemps de Pina Bausch et cette terre rouge et grasse, qu’elle avait choisie comme plateau sans limite. Souls ne soutient pas la comparaison. C’est ainsi, certaines images fortes empêchent de nouvelles d’émerger.
Je garde l’impression d’une création inaboutie. Deux scènes m’ont plu mais ne suffisent pas à me contenter. Quatre danseurs portent en marche chacun sur leurs épaules un danseur, qui lentement changent de position. La scène est lente et belle. Enfin, la dernière scène, la plus narrative, est aussi très captivante mais semble inaboutie. Je peine à trouver un cheminement, une histoire, sur ces âmes errantes.
Chaque texte sur cette pièce s’étend sur le mode de sélection des danseurs, tous venus de pays d’Afrique différents. Je ne comprends pas pourquoi les chercher si loin, je ne comprends pas ce que cela apporte à la pièce. Je repars déçue. Une expérience de spectateur. Reste le souvenir vivant de Tragédie et le DVD pour le faire découvrir à mes amis.
Catherine Zavodska

P.S. Pour qui veut se procurer le DVD de Tragédie, la compagnie Olivier Dubois le vend au prix de 25 euros sur son site.

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