
- Contemporaine (Danse)
13 Mar. 2018
Deux créations exceptionnelles
« La chair a ses raisons » : « Des gens qui dansent », du solo au quintette
de Matthieu Desseigne-Ravel
Il y a plus d’un an, Mathieu Desseigne-Ravel nous présentait le futur projet de création, « Des gens qui dansent », pièce pour 5 acrobates. Ils sont un petit groupe ritualisé qui tend à dépasser son ostracisme et sa nature minoritaire, pour chercher dans le dépassement de soi, dans la mise en danger et dans le bris des codes, une communauté plus large, une communauté humaine.
Pour créer cette pièce il lui fallait expérimenter l’exercice du solo. Lui qui défend le fait qu’il n’y a pas de création qui ne soit collective. Est-ce contradictoire ou au contraire tellement lié ? Nous vous invitons à partager ce processus de création, de l’individu au collectif.
« Il s’agit plus de parler du contexte de la tentative, plutôt que de ce que la pièce pourrait devenir formellement. Sa justesse devra donc être une question constante, une forme à réinterroger à chaque fois. Je voulais que ce moment soit celui d’une pause. Un temps rétrospectif plus qu’introspectif. Inverser le paradigme du ce qui manque, pour constater ce qui est. La question du chemin parcouru et des traces singulières laissées par une pratique dans un corps, des histoires de chairs. Le dossier de « Des gens qui dansent » dressait un point de départ. Il commence par une bio Est-ce qu’avoir débuté dans une MJC et être ensuite devenu professionnel du spectacle vivant, c’est vraiment être émigré d’autodidaxie ? Est-ce que passer du centre national des arts du cirque aux ballets C de la B d’Alain Platel fait de toi un acrobate danseur ? Est-ce que reconnaître que vivre c’est être construit par les autres, c’est oublier le caractère fondamentalement solitaire de l’existence ? Ni collectif, ni compagnie, Naïf est une structure horizontale a-hiérarchique. L’association est la nécessité de la réussite pour que celle-ci ne soit plus le triomphe d’un seul sur tous, et que tous nos particularismes, toutes nos spécificités si aiguës soient-elles, nous montrent en pointillé, le chemin d’un en-commun… Ne plus imposer son extraordinaire singularité c’est peut être laisser la place à ce que puisse être entendue une histoire plus collective ou les antagonismes ne créent pas d’opposition stérile » – Mathieu Desseigne-Ravel
« Sous ma peau » de Maxence REY
Dans la pénombre, trois corps nus se révèlent : de la suggestion à la surexposition, de l’épure au fantasme, du féminin au masculin, de la monstruosité à l’humanité. Seuls les traits des visages sont occultés : une face sans caractère, sans signe distinctif. Avec « Sous ma peau », Maxence Rey convoque le féminin et ses images qu’elle transforme en densités charnelles. Micro pudeurs et libres indécences, lents abandons et souterraines frénésies se côtoient et révèlent des corps de femmes dans toutes leurs tensions, troubles, beautés, énigmes, sauvageries, délires et aberrations. « Sous ma peau » est un voyage, une expérience de la chair.
Référencement web par DanseAujourdhui
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