
- Danse urbaine
29 Avr. 2016
Kader Attou puise dans les racines du hip-hop pour explorer de nouveaux chemins
Pour Kader Attou, retrouver ses racines n’implique aucune crispation identitaire. C’est au contraire renouer avec la diversité des courants, le métissage des influences et la mixité des codes qui l’ont nourri. Au travers de ses rencontres avec le hip hop, le contemporain, le kathak ou le flamenco, il n’a cessé de renouveler son esthétique, de Douar à Petites histoires.com. Tout en poursuivant la même interrogation : comment, du mouvement, naît l’émotion ?
À cette question, The Roots répond par un formidable voyage en plusieurs tableaux sur les chemins de la mémoire. Le décor est vite planté : une table, un vieux fauteuil, un tourne-disque et un vinyle crépitant, souvenirs d’une enfance ordinaire. Chaque morceau, Brahms, Colette Magny ou un titre électro, déclenche la danse. Et quelle danse ! Spectaculaire, elle est portée par onze interprètes d’excellence, tous riches de leur singularité.
Il y a là tous les fondamentaux du hip hop : figures de break, jeux de jambes, vitesse et tensions, offerts avec une générosité époustouflante. Mais il y a surtout une mémoire sensible des corps, une vision humaniste de la danse et une forme d’autobiographie gestuelle qui vont droit au coeur.
Pour le directeur – depuis 2008 – du Centre chorégraphique national de La Rochelle, la technique, aussi virtuose soit-elle, n’est jamais une fin en soi. Ce qui compte avant tout, c’est l’empreinte émotionnelle laissée par la danse chez celui qui la regarde. Pari réussi, ô combien, avec ce spectacle qui fait de l’histoire du hip hop un récit universel. / Isabelle Calabre pour le Théâtre National de Chaillot
Référencement Agendas Web : www.danseaujourdhui.fr